Mourad Ghazli (UMP) dénonce le comportement des locataires africains - La véritable question à se poser est non pas "la faute à qui", mais plutôt "de la responsabilité de qui" ? (L

Publié le par Chouan Bourguignon

Mercredi 21 décembre 2005

Mourad Ghazli, 31 ans, secrétaire national du Parti radical valoisien (UMP), est propriétaire de plusieurs logements en région parisienne. Fils d’ouvrier, l’élu a grandi dans un quartier HLM d’Aubagne (Bouches-du-Rhône) avant de s’installer à Paris à 17 ans pour rentrer à l’Insep. Champion du monde de jujitsu, et membre de l’équipe de France, il a longtemps cumulé deux emplois pour pouvoir réaliser son rêve : investir dans la pierre.

Le Point : Que pensez-vous des mesures Villepin contre les discriminations dans le domaine du logement ?

Mourad Ghazli : Les sanctions contre les agences immobilières ne feront pas évoluer la discrimination, elles pousseront plutôt à la dissimulation. Faire une politique seulement répressive suppose que tous les propriétaires sont racistes.

J’ai toujours loué mes appartements en fonction d’un seul critère : le paiement du loyer. Je n’ai jamais fait de sélection selon les origines ou la catégorie sociale. Je souhaitais mélanger tous les profils. Parfois, d’anciens locataires me téléphonaient pour me dire d’arrêter de loger des Africains, les agences critiquaient ce qu’elles appelaient mon « inconscience ». Mais je ne cédais pas. Aujourd’hui, je me retrouve avec plus de 50 000 euros de loyers impayés, sans compter les charges. Auxquels s’ajoutent aussi les frais de justice pour récupérer mon argent. Pendant ce temps, je dois continuer de payer mes impôts fonciers, qui s’élèvent à 21 000 euros.

Savez-vous que vous risquez des poursuites en ne louant plus à une catégorie de la population française ?

Tous mes impayés et retards de loyers sont le fait de mes locataires africains.N’inversons pas les rôles ! Je ne fais ni dans la fiction ni dans la sociologie : les noms et les dettes sont là. Qui se préoccupera de ma famille en cas de faillite personnelle ? Si j’avais respecté la règle en vigueur, qui veut que le propriétaire exige de son locataire des revenus trois fois supérieurs au loyer, aucun de mes locataires africains n’aurait pu décrocher un appartement. Il y a près de deux ans, j’ai loué un petit deux-pièces à Villeneuve-Saint-Georges à un Africain. Et ce contre l’avis de mon agence. Je lui ai fait confiance. Mais il m’a caché qu’il avait quatre enfants. C’était impossible pour moi de le savoir : il est interdit de demander le livret de famille. Il m’a payé à la bonne date seulement deux fois. Pourtant, il continuait à toucher les APL. Il se chauffait en faisant bouillir de grosses marmites d’eau pour faire des économies d’électricité. Résultat : l’humidité a attaqué les murs et le sol. Quand j’ai récupéré l’appartement au bout de dix-huit mois, c’était un taudis. Mon locataire m’a laissé une ardoise de 8 000 euros. J’ai embauché un détective pour essayer de récupérer l’argent. Ce qui me coûte 620 euros. Et je ne suis pas sûr que cela marche. Un autre de mes locataires africains se fournissait en électricité grâce à un branchement sauvage sur les parties communes. Lui non plus ne payait pas son loyer.

Ne risquez-vous pas d’être attaqué par les associations antiracistes et de mettre en porte-à-faux vos amis politiques ?

J’assume ! Qu’on me garantisse le paiement de mes loyers et là je recommencerai, comme je l’ai toujours fait, à louer mes logements à tout le monde. Il y a trop de moulins à paroles généreuses qui vivent en dehors des réalités et dont la profession est de critiquer les gens comme moi, qui agissent, qui risquent leur argent et qui en plus se font traiter de racistes. Si le gouvernement ne me protège pas contre les abus et les mauvais payeurs, je sélectionnerai mes locataires en demandant des revenus et des cautions suffisamment dissuasifs.

Quelles solutions préconisez-vous ?

Il faut raccourcir les délais de procédure en créant une instance judiciaire ne traitant que les conflits liés au logement, sur le modèle des prud’hommes, avec des représentants de locataires et de propriétaires. Créer une caisse de garantie de loyers impayés et d’indemnisation en cas de dégradation volontaire, sanctionner les locataires qui refusent de payer leur loyer. Suspendre l’impôt foncier tant que le propriétaire n’a pas perçu ses loyers et interdire au débiteur de percevoir les allocations logement tant qu’il ne s’est pas acquitté de sa dette.

Le Point

Publié dans chouanbourguignon

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