La télé, instrument de propagande gauchiste...

Publié le par Chouan Bourguignon

 

Voilà un homme hors du commun. Il a allègrement dévoré trois quarts du siècle, il s'est fait remarquer par Boris Vian et Raymond Queneau, il a bossé avec Léo Ferré et Jacques Brel, il a fait des virées avec Gainsbourg ou Nougaro (eh oui !), il est un des mammouths de la télé française et il conserve une fraîcheur juvénile, une affabilité touchante, de celui qui ne désespère jamais de l'humanité. Et c'est ce qu'il veut transmettre dans ses films. Navarro, l'Instit, Quai n° 1, Les Cœurs Brûlés, Le Château des Oliviers, Les Ritals, c'est lui et...

Aujourd'hui, c'est le Tuteur ?

Oui, c'est une nouvelle façon de faire de la télé. En trois dimensions. Avec des personnages qui ont de l'épaisseur. Ce rôle, c'est un vrai tuteur qui m'a aidé à le construire. Roland Magdane est très bien, car il n'est pas angélique. C'est un grand costaud, Magdane, il fait 1,85 m et s'il vous envoie une poire !.. Et puis, il y a l'histoire de ce garçon adopté. Les gens l'adorent, ce garçon, il a déjà plein de fans. Voyez-vous, j'ai inventé ce personnage parce que, moi aussi, j'ai recueilli un garçon...

C'est un nouveau genre de héros ?

Je crois que le public attendait cela. La télé fait du surplace : on passe du juge au proc, du proc à l'avocat, mais c'est toujours la même chose. Maintenant, le Tuteur marche très fort. On va faire quatre films par an.

Au fait, est-il vrai que la série l'Instit fut inspirée par Mitterrand ?

Oui, via Roger Hanin. Il lui a dit : « Demande à ton ami Grimblat d'inventer quelque chose pour stopper le Front National ». C'était dans les années 83-84, il avait peur d'un raz de marée. Alors, je me suis souvenu de la communale, du fronton avec Liberté-Egalité-Fraternité, mais surtout de mes vieux instits. Ils m'ont bien aidé. Je me plais à dire que je suis commandeur des Arts et Lettres avec bac moins cinq !

Quel jugement vous portez sur les autres séries télé ?

C'est trop souvent glauque. Je ne voudrais pas remettre des gens qui n'ont pas une bonne journée dans une ambiance glauque. Après leur travail, il faut leur apporter un moment de bonheur, les sortir de la réalité. Pour moi, le Tuteur, c'est un hymne à la vie. Les séries télé, cela doit être un bonheur de rechange. Mon but est que le téléspectateur soit un petit peu plus heureux après avoir regardé un de mes films que ce qu'il n'était avant.

Recueilli par

Dominique Delpiroux

 

http://www.ladepeche.fr/article/2004/04/06/248572-Pierre-Grimblat-fabricant-de-bonheur.html

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